Il en va de certains auteurs comme dâun parent lointain. Ils font partie du paysage littĂ©raire comme un cousin en arriĂšre-plan sur les photos de famille. Avec le temps, Stephen King est devenu lâun dâentre eux. Au risque, parfois, que ses nouveaux livres ne suscitent quâun intĂ©rĂȘt poli et convenu.
Et puis vient le jour oĂč le parent repasse sur le devant de la scĂšne. Câest ce quâaccomplit Stephen King avec son dernier recueil de nouvelles « Nuit noire, Ă©toiles mortes ». En lâespace de quatre courts rĂ©cits, ancrĂ©s dans lâhistoire amĂ©ricaine contemporaine, Stephen King trempe sa plume dans un retour au rĂ©el salvateur.
Cette infidĂ©litĂ© au genre fantastique se dessine dĂšs la premiĂšre nouvelle qui est une Ă©vocation du monde paysan des annĂ©es 20 oĂč la terre dĂ©cide de tout et peut conduire un fils et son pĂšre Ă commettre lâirrĂ©parable. Elle sâaffirme totalement avec deux autres rĂ©cits qui mettent Ă rude Ă©preuve la volontĂ© de deux femmes qui voient leur monde bien ordonnĂ© sâĂ©crouler en quelques secondes. Entretemps, une quatriĂšme nouvelle qui laisse affleurer la veine fantastique de King nous rappelle que lâauteur est bien le maĂźtre incontestĂ© du genre.
« Nuit noire, Ă©toiles mortes » marque un renouveau de lâintrigue chez King : le Roi est mort, vive le Roi !
« Nuit noire, étoiles mortes », Stephen King, Ed. Albin Michel, 23.20 euros TTC