Durant tout le mois de Décembre, l’artiste peintre Qian Xiuhua égayera la librairie de ses peintures*.
Qian Xiuhua est diplômée des Beaux-Arts de l’Université de Yuannan dont elle sort major en 2001.
Après avoir exercé en tant que professeur au département des Arts du Yunnan Zhaotong Normal College, elle obtient la plus haute distinction de l’Université du Yunnan en Arts plastiques en 2009.
En résidence à Lyon depuis 2011, les oeuvres de Qian Xiuhua ont déjà été présentées aux publics chinois, taiwanais et français.
* Prix des oeuvres sur demande.
Une courte présentation de son inspiration en chinois suivie de la traduction en français…
当别人看我的画,“天真/naïf ”是他们使用频繁的一个词。
当然,他们使用这个词的常常褒贬不一,但于我来说,以屈指可数的词汇来阅读法国这个丰盛的国度,“天真”不过是对我的生活状态中肯的评价。
生活在法国,绘画是我凝视里昂这个美丽的城市最勇敢的借口。拿着画笔,站在四楼的窗口望出去,外面的红房顶和烟囱有着神秘的气息。此时,这个陌生的国度是敞开的,似乎从未有过迷茫、孤独以及不被理解,我是传说中的Peter Pan,安静的叙述一个专属于我的“neverland”。
我用中文描述这片风景。
在离家一万多公里的地方,在六七个小时的时差之后,我母语,给我一些另外的角度。我惊喜的看到,在中国魏晋和隋唐时期的佛传壁画中,那简洁有力,单纯大气的色彩和造型表达,与我眼前的这片风景,如此贴切。
这就有了我近年来的简单的创作方式,低头看中国古人的无声的书写,抬头看窗外四季安静的变换。
钱秀华,2012年11月
« Naïveté, innocence » sont des mots fréquemment utilisés pour décrire les sensations données par mes tableaux.
Bien évidemment, il y a plusieurs interprétations possibles au sentiment de « naïveté». Quant à moi, une chinoise, une lointaine étrangère, face à la grande richesse culturelle française et privée de la diversité d’expression des mots français, j’ai dû admettre que « naïveté » est un mot très opportun pour définir mon mode de vie en France.
La peinture finalement devient mon éternel prétexte pour contempler l’époustouflante beauté de Lyon. Pinceau dans la main, regardant par la fenêtre du 4e étage, les toits rouges et les cheminées grises semblent être noyés dans une atmosphère mystérieuse. Soudain, j’ai trouvé le chemin vers ce pays inconnu. La perplexité, la solitude et l’incertitude n’ont jamais existé. Je suis le Peter Pan de la légende, qui monologue tranquillement dans son propre « Neverland ».
A plus de 10 000km de chez moi, avec 6 ou 7 heures de décalage horaire, j’essaie de ressentir cette beauté d’une autre façon, avec ma propre langue maternelle chinoise. Je me laisse souvent submerger par les anciennes fresques bouddhistes de la chine d’hier, je médite leurs nuances imaginaires, leurs formes originales d’une telle simplicité. Enfin, je finis par m’abandonner dans les magnifiques paysages de la France. Une telle similitude m’a frappée !
J’ai fermé les yeux, j’ai trouvé l’harmonie.
En alternant la plume silencieuse d’hier et le changement tranquille de saisons d’aujourd’hui, je remercie la peinture, ma raison d’être et l’expression de ma naïveté…
QIAN XiuHua , Novembre 2012