Avr 072012
 
Ce qu'il advint du sauvage blanc

Imaginez-vous en 1844, seul sur la plage d’une baie australe Ă  hurler votre dĂ©sarroi de voir partir toutes voiles dehors l’unique lien qui vous relie Ă  la civilisation. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec Narcisse Pelletier, marin vendĂ©en et, pour l’heure, hĂ©ros malheureux du roman de François Garde.
17 ans plus tard, l’équipage d’un navire britannique « capture » un Ă©trange aborigĂšne blanc, nu, couvert de tatouages et ne s’exprimant qu’en langage indigĂšne. Que s’est-il passĂ© pour que Narcisse Pelletier, car c’est bien notre matelot, oublie intĂ©gralement sa langue, sa culture, Ă©ventuellement son humanitĂ© ?
C’est ce que se propose de dĂ©couvrir un aristocrate fĂ©ru d’exploration convaincu de tenir lĂ  le sujet d’étude scientifique de toute une vie.

Outre qu’il s’agit d’un rĂ©cit captivant (d’ailleurs rĂ©compensĂ© par le Prix Goncourt du Premier Roman), les aventures de Narcisse Pelletier ont l’immense mĂ©rite de nous extraire du prĂ©sent pour mieux nous y faire rĂ©flĂ©chir. En effet, notre ensauvagĂ© a des choses Ă  dire (ou Ă  ne pas dire) qui en rĂ©vĂšlent beaucoup sur ce que sont les civilisations europĂ©ennes de la fin du 19Ăšme siĂšcle.

« Ce qu’il advint du sauvage blanc » de François Garde, Ed. Gallimard, 21.50 euros TTC